Aidez-le à retrouver la ligne.
Préservez la santé, de votre compagnon en lui permettant de retrouver son poids de forme.
Le Point sur l’obèsité
L’obésité est la pathologie nutritionnelle la plus fréquente dans nos sociétés de consommation. Elle touche les humains mais aussi et de plus en plus les chiens. Or, elle n’est pas anodine, elle peut entrainer de multiples conséquences pour la santé de votre chien et pour sa qualité de vie. Mais un chien obèse peut se soigner. À vous de jouer …
Définition
L’obèsité est un état pathologique caractérisé par un excès de dépôt lipidique stockage de corps gras sous la peau ou dans la cage thoracique modifiant ou entravant les différentes fonctions corporelles »
Mon chien est-t-il obèse ?
Le seuil de l’obèsité ?
Il existe des critères mathématiques contestables, comme par exemple celui-ci :
Un chien est obèse si son poids dépasse de 10% son poids idéal.
Mais attention, ce n’est pas si simple ! … encore faut-il connaître ce fameux poids idéal. Il faut aussi noter que ce pourcentage de surpoids (10% ici) fait débat.
Certains auteurs annoncent aussi que ce chiffre dépend de la race, ce qui parait logique :
Un Basset et un lévrier ne sont pas proportionnés de la même façon.
La formule n’est donc pas très applicable à votre chien à l’instant présent. En fait, il n’existe pas de seuil précis pour l’obèsité. Utilisons plutôt des critères pratiques, relevant du bon sens :
8 critères simples
Critères morphologiques
- Côtes difficiles ou impossibles à palper
(L’idéal est d’apercevoir les 3 dernières côtes) - Taille du chien (le creux des flancs) n’est plus visible
- Présence de masses graisseuses
(sur le thorax, le dos et à la base de la queue) - Prise de poids par rapport à une référence
Mesurer le poids du chien à une période où sa croissance était achevée et ou sa silhouette et son tonus étaient visiblement satisfaisants, on peut considérer ce poids comme une valeur de référence. Peser régulièrement le chien permet ensuite d’être averti de toute variation inquiétante.
Critères comportementaux
- Baisse de tonus
- Intolérance à l’exercice
(Essoufflement rapide, refus) - Perte d’agilité
(dandinement, maladresse) - Intolérance à la chaleur
Les facteurs d’obèsité ?
Les cas où elle survient du fait d’un dérèglement hormonal, d’un traitement ou d’une autre pathologie sont marginaux. Dans la plupart des cas, le mode de vie est à l’origine du problème.
Ainsi, le facteur numéro un de l’obèsité d’un chien, c’est l’homme. Heureusement, ce dernier peut aussi l’aider à résoudre le problème.
Connaître les causes de l’obèsité vous aidera à faire maigrir votre chien obèse mais le mieux est de …
Connaitre les causes pour prévenir l’obèsité
Facteurs Canins
- L’âge
(les besoins en calories diminuent quand le chien vieillit) - La Race
(Labrador, le Cairn Terrier, le berger écossais, le Basset Hound, le Cavalier King Charles Spaniel et le Beagle) - Une Maladie hormonale
(diabète, hypothyroïdie) - Repas collectifs
(Plusieurs chiens mangeant ensemble)
Facteurs humains
- Médicaments
(anti-épileptiques, corticoïdes) - Stérilisation
- Manque d’exercice
(promenade, jeu, etc …) - L’alimentation
(Nourriture à volonté, friandises, nourriture deséquilibrée) - Mode de vie urbain
(Manque d’espace, de temps et de motivation pour bouger)
Un chien obèse, ça se voit.
L’obèsité est une pathologie plutôt facile à détecter. Votre chien est atteint ? Aidez-le donc à s’en sortir !
Les races à risque
- Beagle
- Labrador
- Basset Hound
- Cairn Terrier
- Berger écossais
- Cavalier King Charles Spaniel
Gare aux gâteries !
Les friandises, souvent très riches en graisses ou en sucres favorisent l’obésité. Un petit gateau donné à un petit chien correspond proportionnellement à un gros gateau pour nous !
Les conséquences pour le chien obèse
L’obésité se caractérise par une profonde modification du physique de votre chien. Cela ne se borne pas seulement à l’aspect extérieur, au contraire, cet état physique s’éloigne tellement du profil physiologique idéal de l’animal que toutes les régions et fonctions sont affectées par la surchage de matières grasses.
L’espérance de vie est considérablement réduite, la qualité de vie aussi. En effet, de nombreux inconforts en résultent, de nombreuses pathologies aussi, dont certaines très sérieuses.
Aspect locomoteur Lié au mouvement
Mécanisme
L’accumulation de masse graisseuses dans le corps de l’animal agit physiquement de deux manières :
-
Les forces de pesanteur L'effet de la gravité qui fait que chaque corps est attiré vers la terre et a tendance à tomber.
Elles sont augmentées et doivent être encaissées par l’architecture corporelle de l’animal (os, tendons, articulations, muscles) et cela en permanence. Or, cette architecture corporelle est prévu pour une certaine intensité de ces forces. Aller au delà a des conséquences. -
L’inertie :
La mise en mouvement du corps nécessite la production par les muscles de forces proportionnelles à la masse de ce corps. Une augmentation de la masse implique une augmentation des forces et donc de l’effort musculaire.
Tendons et articulations supportent aussi ces forces. Un tel effort, est usant pour l’animal. Il perd donc progressivement en mobilité et compense en adoptant postures et mouvements pathogènes.
Exemples de pathologies associés
- Trouble de la locomotion
(diminution de l’agilité, de la vitesse, de la précision des mouvements) - Rupture des ligaments croisés
- Hernies discales
- Dysplasie de la hanche
- Arthrose
État psychologique
Le bonheur de votre chien dépend de son aptitude au mouvement.
Une dégradation de ses capacités sur ce plan le fait entrer dans un état de frustration allant jusqu’à la dépression.
Notez qu’à ce moment le chien obèse, pour compenser, a tendance à se tourner vers les derniers plaisirs accessibles : les friandises, par exemple. Et cela n’arrange rien …
Aspect métabolique Lié à l'ensemble des réactions chimiques ayant lieu dans le corp
Les mécanismes de régulation
Tout au long de l’évolution, les animaux ont eu à faire face à un problème : l’inconstance des ressources. En effet la quantité de nourriture disponible est dépendante de la conjoncture (de la météo, des populations des concurrents et des proies)
Ces variations occasionnent des disettes auxquelles ne survivent que les animaux qui y sont adaptés. Du point de vue energétique, distinguons deux types d’adaptations :
-
Le stockage :
C’est la raison d’être de la graisse qui est un moyen de stocker l’énergie. On en fabrique en période d’abondance et en consomme pendant les crises.
L’évolution du stock de graisse est égal aux apports moins la consommation. -
La régulation de la consommation
Le corps est capable de réduire sa consommation énergétique, par exemple via une fonte musculaire, ou en ralentissant un certain nombre de mécanismes.
La dérive
La régulation du Stockage et de la consommation se fait dans certaines limites.
Ainsi, le zero nourriture est et reste fatal. De même, l’abondance d’aliments riches associée à une faible activité physique est totalement en dehors des scénarios prévus par le corps. C’est une situation inopinée à laquelle l’évolution ne prépare pas. Les mécanismes de stockage et de consommation sont perdus et la dérive vers l’obèsité commence.
Exemples de problèmes associées
- Maladies cardio-vasculaires
- Diabètes sucrés
- Difficultés de régulation thermique
- Sensibilité accrue aux infections cutanées
- Risques plus importants liés à l’anesthésie
Le poids : l’énnemi de la mobilité
Si votre chien prend du poids, il aura plus de mal à courir ou jouer … Sa qualité de vie en sera réduite. Un chien obèse est prisonnier de son excédent de poids.
Le Cercle vicieux du chien obèse
Non seulement le poids est l’énnemi de la mobilité, mais en plus il fait entrer le chien obèse dans un cercle vicieux dont il est difficile de sortir :
- La prise de poids favorise la sédentarité
Comme expliqué plus haut, les mouvements demandent plus d’effort ou ne peuvent tout simplement plus être réalisés « comme avant. » Le chien se ménage donc et s’habitue à en faire de moins en moins.
- La sédentarité entraine une baisse des besoins énergétiques
Si la consommation énergétique ne dépend pas que des mouvements (d’autres activités moins visibles en nécessitent), c’est tout de même une bonne partie des dépenses qui sont générées par les activités physiques. Qu’elles diminuent et c’est les besoins globaux qui diminuent
- La baisse des besoins énergétiques entraine une prise de poids
Une formule dite « du bilan énergétique » doit être citée :
Excédent = Apports – Dépenses
Ainsi, si les apports énergétiques ne diminuent pas (et c’est le cas car le chien mange autant ou plus !) la diminution des besoins entraine une augmentation des excédents.
Et que deviennent les excédents énergétiques ? … De la graisse !
Sortir du cercle vicieux
Le Cercle vertueux du chien équilibré
Le cercle vicieux décrit plus haut n’a aucune raison de se rompre si l’on ne fait rien. Mais comme nous voulons aider ce petit chien obèse, nous n’allons pas rester les bras croisés :
- La prise de poids
Un régime mesuré et équilibré peut stopper ou réduire le stockage de graisse. - La sédentarité
La reprise des activités physiques ne doit pas être brutale, elle doit au contraire être menée avec discernement de façon que le corps de l’animal se réhabitue à l’effort, aussi bien au niveau cardiaque et respiratoire qu’au niveau musculaire.
Pour cela, une rééducation peut être menée.
Ces changement dans la vie du chien peuvent le faire entrer dans un cercle, vertueux cette fois-ci qui fonctionne ainsi :
- La perte de poids favorise l’exercice
Les mouvements demandent moins d’effort ou peuvent pour certains à nouveau réalisés « comme avant. » Le chien reprend du plaisir à bouger.
- La sédentarité entraine une baisse des besoins énergétiques
Le chien se réhabitue à l’effort, refabrique les tissus musculaires nécessaires à ce dernier. Ces tissus sont consommateurs d’énergie.
- L’augmentation des besoins énergétiques entrainent une perte de poids
La formule du bilan énergétique peut être présentée de façon oposée :
Déficits = Dépenses – Apports
Ainsi, si les apports énergétiques n’augmentent pas (et c’est le cas car le chien est au régime !) l’augmentation des besoins entraine une augmentation des déficits.
Et comment le corps du chien vient combler ces déficits énergétiques ? … En brulant la graisse !
Bien conduire le régime
Tout commence évidemment par le maitre. Une fois qu’il a conscience du problème et qu’il s’engage à agir pour le résoudre, tout peut commencer.
-
La première chose à faire est de déterminer à peu près le poids idéal de votre chien (poids adulte avant la stérilisation, ou poids avant qu’il ne commence à grossir, poids du standard de la race…).
-
Calculer la quantité de nourriture que votre chien doit manger chaque jour.
Le mieux est de se restreindre aux croquettes, car on peut facilement en controler la quantité (contrairement aux friandises offerte hors des repas …)- Vous pouvez utiliser notre calculateur de rations (ci-dessous) qui se base aussi sur le type de race, l’état physiologique, etc …
NB : Le calculateur vous demande le poids du chien. Il ne faut pas prendre en compte le poids actuel mais bien le poids idéal
(le poids actuel est majoré par la masse de graisse et est donc faussé.) - On optera plutôt pour des croquettes « light » afin que la dimution du volume des rations ne soit pas trop perceptible.
- Il est possible d’ajouter des additifs destinés à augmenter le volume du repas sans augmenter sa richesse énergétique (eau, légumes, fibres.)
- Notez que les croquettes sont le plus souvent accompagnées (sur le paquet) d’un barême qui indique la quantité à donner en fonction du poids de l’animal. Mais c’est loin d’être le seul paramètre à prendre en compte. (Notre calculateur de ration est plus fiable.)
- Vous pouvez utiliser notre calculateur de rations (ci-dessous) qui se base aussi sur le type de race, l’état physiologique, etc …
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Il est temps de créer le plan de remise en forme. Il y a un « plan » car il est exclu d’appliquer un changement important du jour au lendemain. Cela reviendrait à affamer l’animal, ce qui pourrait l’amener à adopter des comportements gènants voire dangereux. C’est pourquoi on procèdera par palier.
On peut par exemple diminuer sa ration de 10% chaque semaine, en ajustant ce rythme en fonction des réactions comportementales et physiologiques du chien obèse.
Il est possible de multiplier les repas dans la journée (en s’assurant que la somme de leurs apports est bien conforme au plan journalier …)
Il existe des récompenses light qui peuvent adoucir le régime (si elles ne sont pas neutres, décomptez leurs apports du plan journalier. ) -
Reste à commencer le régime, à suivre le plan et à l’adapter en cours de route si besoin est. N’oubliez surtout pas que tout cela est dans l’intérêt de votre chien …
Calculateur de rations pour votre chien
Références scientifiques
Le mode de calcul que nous employons ici est issu des travaux en nutrition du professeur Dominique Grandjean
Les résultats de ces calculs sont présentés à titre indicatif. En cas de doute, consultez un vétérinaire.
Pour en savoir plus
Reprise de l’exercice et rééducation
La reprise de l’exercice pour le chien obèse doit se faire avec prudence. L’encadrement d’un thérapeute expérimenté permet de mener un programme de rééducation à l’effort au bon rythme. L’emploi de matériel spécifique, comme le tapis aquatique, est un plus certain :
Tapis aquatique
Le travail dans l’eau permet au chien de reprendre l’exercice confortablement et ainsi de lui redonner goût au mouvement. Ceci a trois avantages :
- Le soutien : Le chien flotte en partie et ne pèse plus aussi lourd sur ses membres.
- La douceur : Les mouvements dans l’eau sont ralentis souples.
- La chaleur : L’eau est bonne et participe à relaxer le chien.
Le chien va ainsi pouvoir recommencer à brûler les graisses et va progressivement retrouver son poids de forme.
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